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NOTES SUPPLÉMENTAIRES DES TOMES I ET II.

nous faisons usage de notre raison, nous produisons les opérations qui sont propres à l’homme. C’est pourquoi Plotin a dit d’une manière vraiment divine : Ceux qui poussent l’égarement jusqu’à n’exercer que leur puissance végétative travaillent à devenir des arbres. » (Commentaire sur le Traité de l’Âme par Aristote, fol. 7-8.)

Leibnitz, dont les écrits nous ont déjà fourni matière à de curieux rapprochements, cite ce livre de Plotin en ces termes :

« Toute âme, comme l’observe très-bien Plotin, contient en soi un monde intelligible[1]. » (Ep. ad Hanschium, éd. Erdmann, p. 445.)

Cette citation paraît avoir été tirée directement des Ennéades, que Leibnitz avait lues, autant qu’on en peut juger par les lignes suivantes :

« Étant enfant, j’appris Aristote, et même les Scolastiques ne me rebutèrent point ; et je n’en suis pas fâché présentement. Mais Platon aussi, dès lors, avec Plotin, me donnèrent quelque contentement. » (Lettre à Montmort, éd. Dutens, t. V, p. 8.)

« La philosophie platonicienne mériterait assurément qu’on en fît un corps de doctrine : car elle paraît excellente à beaucoup d’égards. Tout récemment, en France, Dacier a traduit en français et commenté quelques ouvrages de Platon. Il y faudrait joindre Plotin, et aussi Proclus. L’un et l’autre, en effet, ont pris à tâche d’expliquer Platon. » (Epistola ad Hanschium ; éd. Dutens, t. V, p. 172.)

Leibnitz connaissait aussi des écrits de Proclus :

« À propos de la philosophie des anciens que M.  Wolfius est si capable d’éclaircir, je vous dirai que j’ai la traduction latine d’un ouvrage de Proclus dont on n’a point le grec. Le livre est Sur la liberté, la contingence et l’origine du mal. C’est justement l’objet de ma Théodicée. L’auteur de cette version est un certain Gulielmus de Morbeka, archevêque de Corinthe… Le même Morbeka a traduit aussi les Éléments théologiques de Proclus, faits à l’imitation des démonstrations des mathématiciens ; mais je crois qu’on en a le grec. » (Lettre à La Croze, éd. Dutens, t. V, p. 501.[2])


ENNÉADE IV.
livre III. Questions sur l’âme, I.

Théodoret cite Plotin au sujet de la métempsycose :

« Pythagore, Platon et Plotin, ainsi que leurs disciples, recon-

  1. Voy. Plotin, t. II, p. 94-95 : « Nous sommes en quelque sorte le monde intelligible, etc. »
  2. Voy. La Philosophie de Leibnitz, par M.  Nourrisson, p. 333.