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SIMPLICIUS.

communs, le divin Jamblique a lui-même, dans les lieux convenables, cité des passages d’Archytas, ramené à un corps de doctrine les principes qui s’y trouvent dispersés, et montré la concordance de cette doctrine avec celle d’Aristote ; quant au petit nombre de points à l’égard desquels il existe entre ces deux philosophes une dissidence, bien légère d’ailleurs, Jamblique les a signalés aux lecteurs que cela peut intéresser ; il a en outre expliqué la cause de cette dissidence, et avec raison, parce qu’Aristote semble suivre en tout Archytas. Dexippe, disciple de Jamblique, a également commenté les Catégories, mais d’une manière abrégée : au reste, son principal but était de répondre aux objections de Plotin, qu’il a exposées en forme de dialogue, et il n’a presque rien ajouté à Porphyre et à Jamblique[1].

Comme des philosophes aussi illustres ont commenté avec tant de soin les Catégories, je paraîtrai ridicule d’entreprendre moi-même d’écrire aussi sur ce sujet si je n’explique pour quelle raison j’ai pris la plume : car j’ai beaucoup emprunté aux écrits que je viens de nommer ; j’ai particulièrement suivi Jamblique autant que je l’ai pu, et je l’ai souvent reproduit mot pour mot. Or, voici quel a été mon but en composant ce Commentaire : d’abord, je me suis appliqué à donner une intelligence plus exacte du texte ; en même temps j’ai voulu éclaircir et rendre plus accessible la pensée d’Aristote qui, par sa profondeur, n’est pas à la portée de la plupart des lecteurs ; enfin, j’ai résumé tous les traités si divers qui ont été écrits sur les Catégories ; je n’ai pas eu d’ailleurs l’intention d’être aussi bref que possible, comme l’a fait le savant Syrianus[2], mais seulement de composer un résumé où rien d’essentiel ne se trouvât omis. Si j’ai pu ajouter quelque chose aux recherches de mes prédécesseurs, j’en suis redevable, après Dieu, à ces grands hommes par lesquels conduit comme par la main j’ai indiqué quelques objections intéressantes, ou bien des explications et des distinctions importantes. Enfin, mon dessein n’est pas de faire négliger à mes lecteurs les travaux de Porphyre et de Jamblique pour mon court commentaire, mais de leur offrir plutôt une introduction et une étude qui leur facilite l’intelligence de leurs écrits.


  1. L’ouvrage de Dexippe se trouve dans plusieurs bibliothèques, mais il n’a pas encore été publié en grec. Il n’est connu jusqu’à présent que par la traduction latine de Bernard Félicien (Paris, 1549, in-8o).
  2. L’ouvrage de Syrianus, aujourd’hui perdu, est cité par David l’Arménien, qui appelle l’auteur ὁ κριτικώτατος.