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OLYMPIODORE.
COMMENTAIRE DU PHÉDON.
Des vertus exemplaires[1].

Plotin veut qu’il y ait un degré supérieur aux autres vertus, savoir les vertus exemplaires[2]. Quand notre œil est éclairé par la lumière du soleil, il est d’abord différent du soleil en tant qu’il est éclairé par lui, ensuite il s’unit et s’identifie avec lui, il devient un et prend la forme du soleil ; de même, notre âme est dans le principe illuminée par l’intelligence et agit d’après les vertus contemplatives[3] ; plus tard, elle devient ce qui l’illumine et elle agit uniformément d’après les vertus exemplaires. L’œuvre de la philosophie est de nous élever à l’intelligence[4], et celle de la théurgie[5] est de nous unir aux intelligibles, de manière que nous produisions des actes conformes aux vertus exemplaires. Par les vertus physiques nous connaissons les corps contenus dans ce monde, parce que ces vertus se rapportent aux corps ; par les vertus morales, nous connaissons le Destin qui préside à l’univers, parce que le Destin exerce son empire sur les facultés irraisonnables (car les vertus morales sont irraisonnables), tandis que l’âme raisonnable ne lui est pas soumise[6] ; par les vertus politiques, nous connaissons ce qui est contenu dans ce monde ; par les vertus purificatives, ce qui est au-dessus de ce monde, en sorte que par les vertus purificatives nous possédons les choses intellectuelles, et par, les vertus exemplaires, les choses intelligibles[7]. La tempérance est

  1. Les deux premiers extraits d’Olympiodore dont nous donnons ici la traduction font connaître ce que les successeurs de Plotin ont essayé d’ajouter à sa théorie des vertus (Enn. I, liv. II).
  2. Voy. Plotin, Enn. I, liv. II, § 7 ; t. I, p. 61. Olympiodore distingue sept classes de vertus dans le deuxième morceau dont nous donnons ci-après la traduction.
  3. Voy. Plotin, ibid., § 4 ; t. I, p. 57.
  4. Voy. Plotin, ibid., § 6 ; t. I, p. 60.
  5. Ce qu’Olympiodore dit ici de la théurgie est étranger au système de Plotin et emprunté à celui de Jamblique. Voy. ci-dessus, p. 610.
  6. Voy. Plotin, Enn. III, liv. I, § 8-9 ; t. II, p. 16-17.
  7. Voy. Plotin, Enn. I, liv. II, § 6-7 ; t. I, p. 60-61.