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SAINT BASILE.

vie empruntée, elle communiqué elle-même la vie (1) ; au lieu de s’augmenter par des accroissements successifs, elle possède de tout temps la plénitude, étant édifiée sur elle-même et présente partout (2). Elle est le principe de la sanctification, la lumière intelligible qui répand sa clarté sur tous les êtres raisonnables pour les aider à découvrir la vérité (3). Elle est inaccessible par sa nature, mais participable par sa bonté : elle remplit tout de sa puissance, mais elle ne se communique qu’à ceux qui en sont dignes ; elle ne se communique pas à tous dans la même mesure, mais elle proportionne son action à la foi (4). Étant simple par elle-même, cette essence est variée par ses puissances (5). Elle est présente


PLOTIN.

(1) L’Âme universelle communique la vie à chacun ; elle contient toutes les âmes et toutes les intelligences. (Enn. VI, liv. IV, § 14 ; t. III, p. 332.)

(2) L’Être éternel n’est pas divisé. Il subsiste toujours de la même manière et dans le même état, ne naît ni ne périt, n’occupe ni place ni espace, ne réside pas en un lieu déterminé, n’entre ni ne sort, mais demeure en lui-même… Quand les autres choses sont édifiées sur lui, il ne cesse pas pour cela d’avoir son fondement en lui-même. Si ce fondement venait à être ébranlé, aussitôt toutes les autres choses périraient, puisqu’elles auraient perdu la base sur laquelle elles reposaient. (Enn. VI, liv. V, § 2 et 9 ; t. III, p. 343 et 354.)

(3) La Raison est aussi tout entière pour tous ; elle est commune pour tous, parce qu’elle n’est pas différente en différents lieux, etc. (Enn. VI, liv. V, § 10 ; t. III, p. 355.)

(4) La nature inférieure participe à l’Intelligible parce que l’intelligible est présent partout, quoique, par suite de l’impuissance des choses qui le reçoivent, il ne soit pas aperçu tout entier dans chacune d’elles. (Enn. VI, liv. V, § 11 ; t. III, p. 360.)

(5) Toutes les choses qui peuvent participer à l’Âme y participent en effet, mais chacune reçoit d’un seul et même principe une puissance différente… Quoique l’Âme universelle soit présente tout entière au corps de l’homme, elle ne lui devient pas propre tout entière : c’est ainsi que les plantes et les animaux autres que l’homme n’ont également de l’Âme universelle que ce qu’ils sont capables de recevoir d’elle. De même, lorsqu’une voix se fait entendre, tel ne perçoit que le son, tel autre perçoit aussi le sens. (Enn. VI, liv. IV, § 12 et 15 ; t. III, p. 328 et 334.)