Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/754

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ADDITIONS ET CORRECTIONS.

ADDITIONS AU TOME I.

Addition I. — Dans le tome I, p. xxxvi, nous avons dit :

« Il y avait aussi des différences pour la rédaction entre l’édition d’Eustochius et celle de Porphyre. En effet, Creuzer a prouvé que le livre IX de l’Ennéade I (Du Suicide) dut être primitivement plus étendu qu’il ne l’est aujourd’hui. De plus Eusèbe, dans sa Préparation Évangélique, cite un morceau étendu de Plotin qui paraît appartenir au livre II de l’Ennéade IV et qui ne se trouve pas dans l’édition de Porphyre. »

Nous avions écrit ces lignes sur l’autorité de Creuzer. Après un examen attentif de la question, nous croyons devoir les remplacer par les suivantes :

« Jusqu’ici on n’a établi par aucune preuve concluante qu’il y eût pour la rédaction du texte des différences notables entre l’édition d’Eustochius et celle de Porphyre. Si Creuzer a écrit que le texte des Ennéades tel que nous le possédons est emprunté en partie à l’édition d’Eustochius et en partie à celle de Porphyre, que le texte du livre IX de l’Ennéade I était primitivement plus étendu qu’il ne l’est aujourd’hui (Voy. notre tome I, p. xxxvi, note 1, et p. 439), que le morceau sur l’entéléchie d’Aristote qu’on trouve dans Eusèbe paraîtrait se rapporter au livre ii de l’Ennéade IV et avoir été retranché par Porphyre, ce sont là autant d’assertions gratuites dont la fausseté est démontrée par un examen plus attentif des faits, comme nous allons le faire voir :

1° Le morceau sur l’entétéchie conservé par Eusèbe fait partie intégrante du livre vii de l’Ennéade IV, et, s’il manque dans les manuscrits, ce n’est point par le fait de Porphyre, mais bien par le fait d’un scoliaste qui s’est cru le droit de mutiler ce livre de Plotin. Voy. notre dissertation sur ce point dans le tome II, p. 602-606.

2° Le livre IX de l’Ennéade I (Du Suicide) ressemble sans doute à un plan de dissertation plutôt qu’à un livre complet ; mais aucun texte ne prouve qu’il ait été jadis plus étendu qu’il ne l’est aujourd’hui, comme le prétend Creuzer (Voy. notre tome I, p. xxxvi, note 1). Les passages d’Olympiodore et de David l’Arménien qu’il cite à l’appui de son opinion ne prouvent absolument rien, parce que tous les deux ne citent Plotin que de seconde main. Pour David l’Arménien, le fait est patent : s’il avait lu les Ennéades, il n’aurait pas cité Plotin d’après les Commentaires de Proclus sur ce philosophe (Voy. notre tome III, p. 614-615). Quant à Olympiodore, il semble avoir puisé également dans les Commentaires de Proclus les citations qu’il fait de Plotin, autant qu’on peut l’inférer de la réponse qu’il fait aux objections adressées par Proclus à notre auteur (Voy. notre t. III, p. 636-637). C’est évidemment de cette source qu’Olympiodore a tiré l’anecdote suivante qu’il cite dans son Commentaire du Gorgias, § xviii : « Le philosophe Plotin, comme on lui disait que