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VERTUS DE FEMMES.



Plutarque, s’adressant à Cléa, blâme l’opinion de Thucydide qui prescrit aux femmes l’obscurité. Il a composé ce recueil pour montrer que la vertu est la même chez les femmes et chez les hommes. Le parallèle d’actions respectives accomplies par l’un et par l’autre sexe est le plus sûr moyen de reconnaître la similitude ou la différence de ces actions. — L’auteur ne donnera place ici qu’aux traits les moins connus ou les plus frappants. — Troyennes. — Phocéennes. — Femmes de Chio. — Argiennes. — Persanes. — Gauloises. — Méliennes. — Tyrrhéniennes. — Lyciennes. — Salmatides. — Milésiennes. — Filles de Cio. — Autres Phocéennes. — Valérie et Clélie. — Micca et Megisto. — Piéria. — Polycrite. — Lampsace. — Arétaphile. — Camma. — Stratonice. — Chiomare. — Une jeune fille de Pergame. — Timoclée. — Éryxo. — Xénocrite. — La femme de Pythès.

Nous ne professons pas, ô Cléa, sur la vertu des femmes la même opinion que Thucydide. Il proclame[1] en effet comme la plus honnête celle dont il est le moins parlé, soit en mal soit en bien, entre gens du dehors. Il pense que la réputation d’une femme vertueuse doit, comme sa personne, rester sous clef sans jamais sortir. Nous estimons que Gorgias fait preuve de meilleur goût quand il veut que la réputation d’une femme, et non pas son extérieur, soit connue de beaucoup de monde. Je juge excellente la loi romaine qui décerne aux femmes, de même qu’aux hommes, des éloges publics après leur mort quand elles les ont mérités. Aussi, lorsque le trépas eut ravi l’excellente Léontis, nous eûmes aussitôt alors avec vous un long entretien où ne manquaient pas les consolations philosophiques. Et de plus, aujourd’hui, comme vous en avez témoi-

  1. Guerre du Péloponnèse, liv. II, à la fin du discours de Périclès.