[1] Ce que l’on peut dire sur l’éducation des enfants de condition libre, et ce qu’ils ont à faire pour devenir des hommes dont la moralité soit louable, voyons, essayons de l’exposer ici.
[2] Mieux vaut, peut-être, commencer d’abord par ce qui regarde leur procréation même. À ceux qui désirent se voir pères de fils destinés à leur faire honneur je recommanderai donc, pour ma part, de ne pas cohabiter avec les premières femmes venues, je veux dire avec des courtisanes ou des concubines. Car si, du côté paternel ou maternel, des enfants ne sont pas nés dans d’irréprochables conditions, la honte de cette naissance fâcheuse reste ineffaçable durant toute la vie : elle offre une matière facile à qui veut les blâmer, les injurier ; et le poète était sensé, qui a dit :
Lui donne un fondement qui n’est pas légitime,
Les condamne à subir d’inévitables maux.[1]
C’est donc un précieux trésor de loyauté qu’une naissance honnête ; et rien ne mérite une attention plus sérieuse de la part de ceux qui désirent une lignée régulière. Il y a chez les bâtards et chez les adultérins[2] une bassesse naturelle