Page:Plutarque - Œuvres complètes de Plutarque - Œuvres morales et œuvres diverses, tome 1, 1870.djvu/76

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moire. — 14. Avec quel soin l’on doit détourner les enfants de toutes paroles déshonnêtes, et les rendre affables et gracieux. Point de goûts délicats et superflus ; point de colère. Exemples de Socrate, d’Archytas, de Platon. Comment on se forme peu à peu à imiter les grands hommes. Il y a une profonde sagesse à savoir se taire. Il faut accoutumer les enfants à dire toujours la vérité. — 15. L’amour des garçons doit-il être autorisé ? Hésitations de Plutarque à cet égard. — 16. Règles à suivre pour l’âge de l’adolescence ; faute des pères qui concèdent à cet âge trop de liberté. — 17. Danger des mauvaises compagnies. Maximes énigmatiques formulées par Pythagore. — 18. Avis importants adressés aux pères pour qu’ils supportent les défauts de leurs enfants. — 19. Sur le mariage des jeunes gens. — 20. Influence du bon exemple des pères. Dernières réflexions sur l’ensemble de tous les préceptes qui ont été exposés ici.



[1] Ce que l’on peut dire sur l’éducation des enfants de condition libre, et ce qu’ils ont à faire pour devenir des hommes dont la moralité soit louable, voyons, essayons de l’exposer ici.

[2] Mieux vaut, peut-être, commencer d’abord par ce qui regarde leur procréation même. À ceux qui désirent se voir pères de fils destinés à leur faire honneur je recommanderai donc, pour ma part, de ne pas cohabiter avec les premières femmes venues, je veux dire avec des courtisanes ou des concubines. Car si, du côté paternel ou maternel, des enfants ne sont pas nés dans d’irréprochables conditions, la honte de cette naissance fâcheuse reste ineffaçable durant toute la vie : elle offre une matière facile à qui veut les blâmer, les injurier ; et le poète était sensé, qui a dit :

La naissance des fils, quand le vice ou le crime
Lui donne un fondement qui n’est pas légitime,
Les condamne à subir d’inévitables maux.[1]

C’est donc un précieux trésor de loyauté qu’une naissance honnête ; et rien ne mérite une attention plus sérieuse de la part de ceux qui désirent une lignée régulière. Il y a chez les bâtards et chez les adultérins[2] une bassesse naturelle

  1. Euripide, Hercule furieux, v. 1261.
  2. Le texte dit « Et chez ceux dont la naissance est un or mêlé de cuivre et altéré ».