Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/119

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risée publique, rendit à Thésée les jeunes enfants, et remit à la ville d’Athènes le tribut qu’elle payait. Clidémos, remontant beaucoup plus haut, fait un récit aussi singulier que peu vraisemblable. Il y avait, dit-il, en Grèce, un décret commun à tous les peuples, qui défendait de mettre en mer aucun vaisseau monté de plus de cinq hommes ; on n’exceptait de cette défense que Jason seul, commandant du navire, Argo, chargé de courir les mers pour les purger de pirates. Dédale s’étant enfui de Crète à Athènes, Minos, contre les dispositions de ce décret, le poursuivit avec de grands vaisseaux, et fut jeté par la tempête sur les côtes de la Sicile, où il mourut. Son fils Deucalion, irrité contre les Athéniens, les envoya sommer de lui livrer Dédale, avec menaces, s’ils le refusaient, de faire mourir les jeunes gens qu’on avait donnés en otage à Minos. Thésée répondit avec douceur à ses envoyés ; il allégua que Dédale était son cousin, comme fils de Mérope, fille d’Érechthée. Cependant il fit construire secrètement une nombreuse flotte, partie dans l’Attique, près du bourg de Thymétades, partie à Trézène, par l’entremise de Pitthée. Dès que tous les vaisseaux furent prêts, il mit à la voile avec Dédale et tous les compagnons de sa fuite, qui lui servaient de guides. Les Crétois