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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/137

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tragédie et qui n’ont eu ni des commencements honnêtes ni des fins heureuses. Il enleva une Thrézénienne nommée Anaxo, et après avoir tué Sinis et Cercyon, il fit violence à leurs filles. Il épousa Péribée, mère d’Ajax ; Phérébée et Iopé, filles d’Iphiclès. Son amour pour Églé, fille de Panopéos, lui fit, comme nous l’avons dit plus haut, abandonner, avec autant de lâcheté que d’ingratitude, Ariane, à qui il avait de si grandes obligations. Enfin l’enlèvement d’Hélène, qui alluma dans l’Attique le feu de la guerre, fut, comme on le verra bientôt, la cause de son exil et de sa mort. Tous les héros de ce temps-là se signalaient par les plus grands exploits ; mais Thésée, au rapport d’Hérodore, ne prit part qu’au combat des Lapithes contre les Centaures. D’autres au contraire disent qu’il accompagna Jason en Colchide, qu’il seconda Méléagre dans la défaite du sanglier de Calydon, et que de là vint le proverbe, Rien sans Thésée. Ils ajoutent que seul et sans aucun secours il termina plusieurs entreprises glorieuses, et qu’on disait de lui : C’est un second Héraclès. Ce fut lui qui aida Adraste à retirer les corps des guerriers tués au siège de Thèbes, non, comme le dit Euripide, en gagnant une bataille sur les Thébains, mais en les persuadant de faire une