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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/188

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d’entre les citoyens eussent un soin et une sollicitude paternelle pour les faibles ; et qu’en même temps il apprenait à ceux-ci que, loin de craindre les grands et de s’affliger des honneurs dont ils jouissent, ils doivent avoir pour eux du respect et de la bienveillance, les regarder comme leurs pères, et leur en donner le titre ? Aussi les sénateurs sont-ils, même à présent, qualifiés de seigneurs par les étran— 113 gers ; et par les Romains, de pères conscrits, qualification très honorable, qui, étant pour eux de la plus grande dignité, ne les expose nullement à l’envie. D’abord on les appela simplement pères ; dans la suite, leur nombre s’étant considérablement accru, on les nomma pères conscrits (11). C’était la dénomination la plus vénérable que Romulus eût pu trouver pour distinguer le sénat. des autres citoyens. Il fit une seconde division des grands et du peuple ; il appela les uns patrons ou protecteurs, et les autres clients, c’est-à-dire, attachés à la personne. Il établit entre eux des rapports admirables de bienveillance fondés sur des obligations réciproques. Les patrons expliquaient les lois à leurs clients, ils plaidaient leurs causes dans les tribunaux, les éclairaient par leurs conseils, et les aidaient de leur crédit dans toutes leurs affaires. Les clients faisaient