Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/210

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lui avaient été allaités par la louve ; que cette fête est une imitation de sa course, et que les jeunes gens des meilleures familles courent ainsi,

127 Frappant de tous côtés, comme on vit autrefois Romulus et Rémus, loin d’Albe délivrée, Courir en agitant leur redoutable épée.

Il ajoute que la cérémonie de leur toucher le front avec un couteau ensanglanté fait allusion aux meurtres commis à pareil jour, et au danger que coururent Rémus et Romulus ; enfin que l’ablution de lait rappelle la première nourriture de ceux-ci. Caïus Acilius raconte qu’avant la fondation de Rome, Romulus et Rémus égarèrent un jour quelques troupeaux : qu’après avoir fait leur prière au dieu Faune, ils se dépouillèrent de leurs habits pour pouvoir courir après ces bêtes sans être incommodés par la chaleur ; et que c’est pour cela que les luperques courent tout nus. Quant au chien qu’on sacrifie, si cette fête est réellement un jour d’expiation, il est immolé sans doute comme une victime propre à purifier. Les Grecs eux-mêmes se servent de ces animaux pour de semblables sacrifices. Si au contraire c’est un sacrifice de reconnaissance envers la louve qui nourrit et sauva Romulus, ce n’est pas sans raison qu’on immole un chien, l’ennemi naturel