Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/214

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faire avec lui un traité d’alliance et d’amitié. Il s’empara de Fidènes, ville voisine de Rome. Les uns disent que ce fut par surprise ; qu’il envoya d’abord un corps de cavalerie pour en rompre les portes, et qu’il parut ensuite lui-même avec le reste de son armée : d’autres prétendent que les Fidénates avaient fait les premiers des courses sur le territoire de Rome, et poussé le dégât jusqu’aux faubourgs de la ville. Romulus, qui leur avait dressé une embuscade, tomba sur eux à leur retour, et prit leur ville, qu’il ne fit point détruire. Il y établit une colonie romaine, et y envoya, le jour des ides d’avril (30), deux mille cinq cents citoyens pour l’habiter.

Peu de temps après Rome fut frappée d’une peste qui emportait subitement et sans maladie ceux qui en étaient atteints ; elle s’étendit sur les arbres et sur les troupeaux, 130 qu’elle frappa de stérilité : il plut du sang dans la ville (31) ; en sorte qu’aux maux qui sont la suite nécessaire d’un tel fléau se joignit une frayeur superstitieuse, qui s’accrut encore lorsqu’on vit la ville de Laurente affligée de la même calamité. On ne douta plus alors que ce ne fût la vengeance divine qui s’appesantissait