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DE PLUTARQUE.

passé quarante ans de sa vie dans cette ville, il eût été difficile, même avec les affaires les plus multipliées et les plus importantes, qu’il ne se fût pas instruit à fond d’une langue qu’il jurait entendu parler si longtemps. Mais il n’avait pas besoin d’un si long séjour pour apprendre l’histoire, les mœurs et les coutumes des Romains : il devait en avoir déjà une première connaissance. Cette histoire était, depuis plusieurs siècles, trop liée avec celle de la Grèce, pour que son étude n’entrât pas dans l’éducation de toutes les personnes honnêtes. M. Dacier croit donc que tout le temps de son séjour ne passa pas vingt-deux ou vingt-trois ans, et même que dans cet intervalle il fit quelques voyages en Grèce. Ce sentiment est bien plus vraisemblable. S’il ne fut retourné dans sa patrie que vers l’âge de soixante-dix ans, il n’aurait guère été en état de vaquer aux emplois de police dont il j fut chargé, et il n’aurait pas dit qu’ayant déjà exercé pendant plusieurs pythiades le ministère de prêtre d’Apollon, il était encore très en état d’en remplir les fonctions sans fatigue.

XIII. On croit que ce fut dans un de ses voyages de Rome en Grèce qu’il se maria ; mais on ne sait pas à quel âge. Corsini, sur des motifs assez légers, conjecture qu’il avait