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DE PLUTARQUE.

avec quelle satisfaction et quelle complaisance il parle de ses vertus ! Un tel attachement de la part du mari ne permet pas de douter qu’il ne trouvât dans sa femme cette réciprocité de confiance et d’amour qui faisait leur bonheur mutuel.

ΧIV. Une heureuse fécondité vint augmenter encore les charmes de leur union. Us eurent d’abord quatre fils, que Plutarque nous a tous fait connaître dans ses écrits : Autobule, l’aîné des quatre ; Charon, qui mourut dans son enfance ; Lamprias et Plutarque, qui lui survécurent, et dont le premier nous a laissé le catalogue de tous les ouvrages de son père. Corsini lui donne un cinquième fils, qu’il croit avoir été l’aîné ; mais il ne dit pas sur quelle autorité il fonde ce sentiment, et je ne vois rien dans Plutarque qui puisse l’autoriser. Après ces quatre fils, Timoxène lui donna une fille qu’ils avaient l’un et l’autre long-temps désirée, et qu’ils eurent le malheur de perdre à l’âge de deux ans. Cette mort les affligea vivement ; mais ils la soutinrent l’un et l’autre avec un courage égal. La lettre que Plutarque, alors absent, écrivit à sa femme pour la consoler est à la fois un monument de la fermeté de leur âme et de la bonté de leur cœur. Il y fait un portrait intéressant du bon naturel que