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SOLON.


se trouva maître des charges, des assemblées, des délibérations et des jugemens ; qu’il pouvait créer tous les officiers publics, régler leurs revenus, leur nombre, la durée de leur administration, et révoquer ou confirmer à sou gré tout ce qui avait été fait avant lui.

XXII. Il commença par abroger toutes les lois de Dracon (17), excepté celles qui regardaient le meurtre : excessivement sévère dans les punitions, elles ne prononçaient qu’une même peine pour toutes les fautes : c’était la peine de mort. Ceux qui étaient convaincus d’oisiveté, ceux qui n’avaient volé que des légumes ou des fruits, étaient punis avec la même rigueur que les sacriléges et les homicides. Aussi, dans la suite, Demade disait-il avec raison que Dracon avait écrit ses lois non avec de l’encre, mais avec dvi sang. Quand on demandait à ce législateur pourquoi il avait ordonné la peine de mort pour toutes les fautes, il répondait : « J’ai cru que les moindres fautes méritaient cette peine, et je n’en ai pas trouvé d’autre pour les plus grandes. »

XXIII. En second lieu, Solon voulant laisser les riches en possession des magistratures, et donner aux pauvres quelque part au gouvernement dont ils étaient exclus, fit faire une estimation des biens de chaque particulier. Il rangea dans la première classe les citoyens qui