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SOLON.


avaient cinq cents medimnes (18) de revenu, tant en grains qu’en liquides : et il les appela les Pentacosiomédimnes. La seconde classe comprit ceux qui avaient trois cents médimnes, et qui pouvaient nourrir un cheval : ils furent nommes les chevaliers. Ceux qui avaient deux cents médimnes composèrent la troisième classe, sous le nom de Zeugites (19). Tous les autres, dont le revenu était au-dessous de deux cents mines j furent appelés Thètes. Il ne permit pas à ces derniers l’entrée dans les magistratures, et ne leur donna d’autre part au gouvernement que le droit de voter dans les assemblées et dans les jugemens, droit qui ne parut rien d’abord, mais dans la suite devint très considérable, car la plupart des procès étaient portés devant les juges, et l’on appelait au peuple de tous les jugemens que rendaient les magistrats. D’ailleurs l’obscurité des lois de Solon, les sens contradictoires qu’elles présentaient souvent, accrurent beaucoup l’autorité des tribunaux. Comme on ne pouvait pas décider les affaires par le texte même des lois, on avait toujours besoin des juges, à qui l’on portail eu dernier appel la décision de tous les différens, ce qui les mettait en quelque sorte au-dessus même des lois. Solon, dans ses poésies, parle de cette compensation qu’il avait établie entre les riches et les pauvres :