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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/438

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SOLON.


chaque tribu, dans lequel on discutait les affaires avant de les porter à rassemblée générale ; de sorte que le peuple ne connaissait d’aucune affaire qu’elle n’eut été examinée auparavant dans ce conseil. L’aréopage, comme cour suprême, eut l’intendance de toutes les affaires, et fut chargé de faire observer les lois. Solon pensa que la ville, contenue et affermie par ces deux conseils comme par deux fortes ancres, éprouverait moins d’agitation, et que le peuple serait plus tranquille. La plupart des auteurs assurent que Solon, comme ou vient de le dire, établit l’aréopage ; et ce qui paraît donner un grand poids à leur témoignage, c’est que Dracon ne parle jamais des aréopagistes, qu’il ne les nomme seulement pas, et que dans ses lois, lorsqu’il s’agit de crimes capitaux, il adresse toujours la parole aux Éphètes (21). Cependant la huitième loi de la treizième table de Solon porte expressément : « Tous les citoyens qui ont été notés d’infamie avant que Solon fût archonte seront réhabilités, à l’exception de ceux qui, pour cause de meurtre et de brigandage, ou pour avoir aspiré à la tyrannie, ont été condamnés par l’aréopage, par les éphètes, ou par les lois dans le Prytanée, et qui étaient contumaces lorsque cette loi a été promulguée. » Ces paroles semblent prouver quel aréopage était établie avant l’archontat de