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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/437

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SOLON.


Le peuple a par mes lois un crédit suffisant ;
J’ai voulu qu’il ne fût ni faible ni puissant.
Pour ceux qui possédaient le pouvoir, l’opulence,
Ils n’auront pas du peuple à craindre l’insolence ;
En munissant chacun du plus fort bouclier,
J’ai su de leurs fureurs sauver le corps entier.


Pour donner un nouveau soutien à la faiblesse du peuple, il permit à tout Athénien de prendre la défense d’un citoyen insulté. Si quelqu’un avait été blessé, battu, outragé, le plus simple particulier avait le droit d’appeler et de poursuivre l’agresseur en justice. Le législateur avait sagement voulu accoutumer les citoyens à se regarder comme membres d’un même corps, à respecter, à partager les maux les uns des autres. On cite de lui un mot qui a rapport à cette loi. On lui demandait un jour quelle était la ville la mieux policée : « C’est, répondit-il, celle où tous les citoyens sentent l’injure qui a été faite à l’un d’eux, et en poursuivent la réparation aussi vivement que celui qui l’a reçue. »

XXIV. Il établit le sénat de l’aréopage (20), et le composa de ceux qui avaient rempli les fonctions d’archonte. Comme il avait lui-même exercé cette magistrature, il fut un des membres du sénat. Mais ayant observé que 1 abolition des dettes avait donné au peuple de l’arrogance et de la fierté, il créa un second conseil composé de quatre cents membres, cent de