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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/447

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plus propre à la nourriture des troupeaux qu’à la culture du blé, ont fait la guerre aux loups. Quelques auteurs disent même que les tribus d’Athènes n’ont pas pris leurs noms des fils d’Ion, mais des différents genres de vie qui les avaient d’abord partagés en autant de classes. On nomma Hoplètes ceux qui suivaient la profession des armes ; les artisans furent appelés Argades ; des deux autres classes, les laboureurs eurent le nom de Téléontes, et les bergers celui d’Aigicores.

L’Attique n’a ni rivières ni lacs ; on y trouve très peu de fontaines, et presque partout on n’a d’autre eau que celle des puits que l’on creuse. Solon fit donc une loi qui permettait à ceux qui ne seraient éloignés d’un puits public que de la course d’un cheval, c’est-à-dire de quatre stades, d’aller y puiser de l’eau ; s’ils en étaient à une plus grande distance, ils étaient obligés de chercher de l’eau dans leur propre fonds ; si, après avoir creusé dix brasses, ils n’en trouvaient pas, alors ils pouvaient aller au puits le plus prochain, en puiser deux fois par jour une cruche de six pots. Il croyait juste de fournir au besoin, mais non d’entretenir la paresse. Il régla aussi avec intelligence les distances qu’il faudrait observer dans les plantations. Les arbres ordinaires devaient être à cinq pieds du champ, et