Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/446

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l’amende n’est que de vingt drachmes. Il excepte de cette peine les ravisseurs des femmes qui se vendent publiquement, c’est-à-dire des courtisanes qui s’abandonnent sans honte au premier qui les paie. Il défend aux Athéniens de vendre leurs filles et leurs sœurs, à moins qu’ils ne les aient surprises en faute avant d’être mariées. Mais est-il raisonnable de punir le même crime tantôt avec la plus grande rigueur, tantôt avec une douceur extrême, et d’en faire comme un jeu en ne le condamnant qu’à une légère amende ? Peut-être aussi que la rareté de l’argent à Athènes, et la difficulté de s’en procurer, rendaient ces amendes pécuniaires très onéreuses : car, dans l’estimation pour les frais des sacrifices, il évalue un mouton et une drachme à une médimne de blé. Celui qui avait remporté le prix aux jeux isthmiques recevait cent drachmes, et le vainqueur des jeux olympiques en avait cinq cents. Il donne cinq drachmes à celui qui apportera la tête d’un loup, et une drachme seulement si c’est une louve. La première somme était, suivant Démétrius de Phalère, la valeur d’un bœuf, et la seconde celle d’un mouton. Dans la seizième table de ses lois, le prix des victimes d’élite est plus fort ; mais il est médiocre en comparaison de ce qu’elles coûtent aujourd’hui. De tout temps les Athéniens, dont le pays est