Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/506

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

au traité de la part des Romains. Il les fit donc reprendre, et les renvoya sur-le-champ à Porsenna. Tarquin, averti de leur retour, se met en embuscade, et, avec une troupe supérieure en nombre, attaque au passage de la rivière ceux qui les escortaient. Les Romains se défendirent vigoureusement ; et, pendant l’action, Valéria, fille de Publicola, poussa son cheval au travers des combattants, suivie de trois esclaves, qui la conduisirent au camp de Porsenna. Le reste de la troupe soutenait toujours le combat ; mais ils étaient près de succomber, lorsque Aruns, fils de Porsenna, instruit de leur danger, vole à leur secours, met en fuite les gens de Tarquin, et dégage les Romains.

Porsenna fit venir devant lui ces jeunes filles, et demanda quelle était celle qui avait donné l’exemple à ses compagnes et les avait excitées à la suivre. Quand on lui eut montré Clélie, il la regarda d’un oeil doux et serein ; et, ayant fait amener un des plus beaux chevaux de son écurie, couvert d’un riche harnais, il lui en fit présent. Ce don est une preuve que font valoir ceux qui veulent que Clélie ait passé seule le Tibre à cheval ; d’autres disent que Porsenna voulut seulement par là honorer son courage. On voit encore sa statue équestre dans la rue Sacrée, du côté qui mène au mont Palatin. Il y en a qui prétendent que cette statue n’