Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/513

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avoir remis sa patrie victorieuse entre les mains des consuls nommés pour lui succéder, il mourut comblé de tous les honneurs que les hommes ambitionnent le plus et qu’ils jugent les plus dignes de leur estime. Le peuple, comme s’il n’eût rien fait pendant sa vie pour acquitter envers lui sa reconnaissance, ordonna qu’il serait enterré aux dépens du public, et chaque citoyen y contribua du quart d’un as. Les femmes romaines, par une distinction honorable à sa mémoire, convinrent d’en porter le deuil un an entier. On voulut aussi qu’il fût enterré dans la ville près de la colline Vélia ; et le droit de sépulture dans ce même lieu fut donné pour toujours à sa postérité. Mais aujourd’hui on n’y enterre aucun de ses descendants ; seulement, quand il meurt quelqu’un de cette famille, on y apporte le corps ; un homme tient une torche allumée, qu’il met dans le tombeau, et qu’il en retire un moment après. Cette cérémonie atteste que le défunt a droit d’y être déposé, mais qu’il renonce à cet honneur ; on va ensuite l’enterrer hors de la ville.


Fin de la Vie de Publicola