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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/55

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DE PLUTARQUE.

flatte les hommes dans leurs plaisirs arrachait en même temps de leur esprit la terreur qu’ils conçoivent des choses qui sont au-dessus d’eux : la crainte des dieux, et ces alarmes que donne la pensée de la mort ; et qu’ils y trouvassent le secret de savoir désirer ce qui leur est nécessaire pour bien vivre, j’aurais tort de les reprendre, puisqu’ils seraient au comble de tous les plaisirs, et que rien ne troublerait en aucune manière la tranquillité de leur situation. » Quoi qu’il en soit du personnel d’Épicure, il est certain que ses disciples étaient justement décriés pour leur morale et pour leur conduite ; que du temps de Plutarque ils en étaient venus au point de tenir école ouverte d’impiété, de traiter de fables toutes les opinions religieuses que les autres philosophes enseignaient ; et comme c’est contre eux que Plutarque dirigeait ses attaques bien plus que contre Épicure, qui était mort depuis quatre cents ans, on ne saurait blâmer le zèle ardent avec lequel il lésa combattus.

XXIII. Entre les divers reproches que Ton fait à Plutarque, il en est deux que je ne puis, comme historien de sa vie, me dispenser de discuter. On l’accuse de crédulité et de superstition. On fonde la première imputation