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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/58

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VIE

vengeance des dieux. Mais un historien exact ne doit-il pas rapporter tout ce qui petit Taire connaître l’esprit des peuples dont il écrit l’histoire ? Et quoi de plus propre à donner cette connaissance que l’opinion qu’ils avaient de ces prodiges, dont l’existence n’était pas douteuse pour eux, et qu’ils attribuaient à la divinité ? Plutarque les raconte tels qu’il les a trouvés dans les historiens qui l’ont précédé. Doit-on en conclure qu’il y ajoutait foi, quand il n’accompagne sou récit d’aucune réflexion qui le prouve ? que dis-je ! quand souvent même il y joint des réflexions judicieuses qui montrent quelles étaient à cet égard sa sagesse et sa retenue ? Je pourrais citer plusieurs passages où il s’exprime avec beaucoup de force sur cette crainte superstitieuse que la vue de certains phénomènes excite dans l’âme de ceux qui en ignorent les causes ; je me contente d’indiquer au lecteur ce qu’il observe à ce sujet dans la vie de Périclès, chap. VI. D’ailleurs, plusieurs de ces prétendus prodiges sont reconnus aujourd’hui pour des effets naturels, peu ordinaires, à la vérité, et que les anciens ne regardaient comme des miracles que parce qu’ils ne pouvaient en assigner les causes. Ces pluies de sang, dont ils étaient si effrayés, arrivent encore quelquefois, et ne sont autre