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DE PLUTARQUE.

outre qu’il fait connaître la grande érudition de sou auteur, il montre surtout comment il rapportait tout à la science des mœurs, et comment il savait y ramener les objets qui en paraissaient les plus éloignés. On pourrait regarder comme inutile de donner des préceptes sur la manière dont on doit écouter, ce sujet, qui paraît stérile au premier coup-d’œil, devient, sous la main de Plutarque, un champ fécond des conseils les plus utiles à la jeunesse, et exprimés de la manière la plus agréable. Le Traité sur le discernement entre le flatteur et l’ami est admirable par la sagacité avec laquelle ce philosophe démêle les artifices du premier, et par les sages préservatifs qu’il donne pour se garantir des dangers de la flatterie, cette peste des mœurs. Mais celui qui a pour objet de juger des progrès qu’on a faits dans la vertu est le plus étonnant de tous par la sublimité et l’excellence de sa morale, par les règles sévères qu’il établit pour se connaître soi-même et pour juger ses actions. Il a aussi le mérite d’être un des mieux écrits, d’abonder en belles pensées, en riches comparaisons, en métaphores hardies, en images agréables. Sa Consolation à Apollonius sur la mort d’un fils moissonné à la fleur de son ;âge est un modèle de sensibilité, de douceur et de grâce, de cette manière déli-