Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
69
DE PLUTARQUE.

en particulier sur la seconde, outre les défauts qui tiennent au siècle de Plutarque, où elles n’avaient pas fait encore de grands progrès, sont en général mal digérés, écrits sans intérêt, et avec peu de méthode et de clarté : c’est un chemin hérissé d’épines, et dont la fatigue n’est pas compensée par l’avantage de trouver de temps en temps quelques fleurs à cueillir. Ils ont cependant le mérite de nous faire connaître, sur un grand nombre de matières, les opinions des anciens, que nous ignorerions sans les ouvrages de Plutarque. Son Traité sur le Destin, cette question si long-temps agitée par les anciens philosophes, et toujours indécise, est d’autant plus obscur qu’il nous est parvenu très incomplet. Celui où il expose les opinions des philosophes sur les principales questions de la physique est une compilation si mal faite, si sèche et si aride de ce que les anciens ont pensé sur chaque matière, que je ne crois pas qu’elle soit de Plutarque, comme je l’ai montré dans les observations qui précèdent cet ouvrage. Ses questions naturelles, ses recherches sur la cause du froid, contiennent des erreurs qu’il faut imputer à la science même, qui était encore fort peu avancée. Cependant quelques-unes de ces questions sont intéressantes par leur objet, et offrent des so-