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VIE

vant académicien[1], que l’auteur de cette misérable compilation a eu pour but de prouver la vérité de plusieurs faits de l’histoire grecque, qui pouvaient paraître fabuleux, par d’autres traits de l’histoire romaine qu’on regardait comme constans. Il le soupçonne, et, je crois avec raison, d’avoir mêlé beaucoup de faux dans ce qui appartenait à 1 histoire grecque, afin de ne laisser, par rapport aux actions extraordinaires, aucun avantage aux Romains. Mais tout prouve qu’on peut nier avec fondement la vérité de tous les faits qu’il attribue seul aux Grecs ; et les historiens qu’il cite sont si peu connus, qu’on peut douter très légitimement qu’ils aient jamais existé. Le second de ses ouvrages comprend la vie des dix plus anciens orateurs d’Athènes : Anthiphon, Andocidès, Lysias, Isocrate, Isée, Eschine, Lycurgue, Démosthène, Hypéridès et Dinarque. Ce serait faire un tort réel à la mémoire de Plutarque que de mettre un pareil ouvrage sur son compte. On n’y voit ni critique ni goût ; les faits y sont entassés sans ordre et sans discernement ; l’auteur y tombe fréquenmient dans des redites fastidieuses et des contradic-

  1. M. l’abbé Sallier