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DE PLUTARQUE.

pables d’un véritable amour, Plutarque les venge de cette imputation, et montre qu’un attachement vertueux est aussi bien le partage de l’union conjugale que de l’amitié. Il le prouve par l’exemple de la tendresse courageuse d’Eponine pour son mari. Ce Traité intéressant est suivi de cinq aventures tragiques dont l’amour a été l’occasion, et qui prouvent que cette passion, si douce en apparence, est capable de porter ceux qui s’y livrent aux cruautés les plus révoltantes.

XLII. Dans la dernière classe, qui comprend les recueils d’anecdotes, de maximes et de bons mots, sont d’abord les apophtegmes ou paroles mémorables des rois et des capitaines célèbres, ouvrage que quelques critiques ont cru n’être pas de Plutarque, et que d’autres, en particulier Erasme, jugent digne de lui. Un des grands avantages de ce recueil, c’est, selon l’auteur lui-même, qu’il sert à faire mieux connaître que les actions le caractère et les mœurs de ceux dont on rapporte les paroles. Il ne faut pas croire néanmoins que ces paroles aient toutes un égal degré de bonté : plusieurs manquent de noblesse, et ne répondent pas à l’idée que l’histoire nous donne des grands hommes qui les ont proférées. Plutarque a recueilli en particulier les apophtegmes des