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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/90

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VIE

placée que comme un épisode que le hasard semble amener. Il rapporte les diverses opinions que les anciens avaient sur la nature de ce génie, et ne décide pour aucune. Apulée, qui a fait aussi un Traité sur le démon de Socrate, prononce sans balancer que c’était un de ces génies ou esprits que les anciens supposaient attachés aux hommes pour les éclairer et les conduire. Le Traité sur l’amour est un monument élevé par Plutarque à la gloire des femmes, et en particulier à celle d’une Gauloise célèbre nommée Eponine, femme de Sabinus, dont l’histoire est connue de tout le monde. Une femme riche et de grande naissance voulait épouser un jeune homme aimable et plein de mérite ; les obstacles quelle trouvait à un mariage disproportionné pour l’âge et la fortune lui firent concevoir le projet hardi de l’enlever et de l’épouser sur-le-champ, ce qui fut exécuté. L’inclination d’Isménodore pour ce jeune homme amène à parler de l’amour, et à distinguer l’attachement qui naît d’un sentiment honnête d’avec la cupidité, qui n’a pour but que le plaisir. On fait connaître les caractères de l’amour, le bonheur de la tendresse conjugale, le plus intime, le plus fort de tous les sentimens. Comme on avait avancé que les femmes n’étaient pas ca-