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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/106

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ce qu’il y avait de gens sensés à Rome ; car ceux à qui César donnait de l’argent engageaient le sénat à lui en fournir, comme s’il en eût manqué ; ou plutôt ils arrachaient au sénat des décrets dont ce corps lui-même ne pouvait s’empêcher de gémir. Il est vrai que Caton était absent ; on l’avait à dessein envoyé en Cypre. Favonius, imitateur zélé de Caton, tenta de s’opposer à ces décrets ; et voyant que ses oppositions étaient inutiles, il s’élança hors du sénat et alla dans l’assemblée du peuple pour parler hautement contre ces lois ; mais il ne fut écouté de personne ; les uns étaient retenus par leur respect pour Pompée et Crassus ; le plus grand nombre voulaient faire plaisir à César, et se tenaient tranquilles, parce qu’ils ne vivaient que des espérances qu’ils avaient en lui.

25

Lorsque César fut de retour à son armée des Gaules, il trouva la guerre allumée. Deux grandes nations de la Germanie, les Usipes et les Tenchtères, avaient passé le Rhin pour s’emparer des terres situées au delà de ce fleuve. César dit lui-même, dans ses Commentaires, en parlant de la bataille qu’il leur livra, que ces Barbares, après lui avoir envoyé des députés et fait une trêve avec, ne laissèrent pas de l’attaquer en chemin, et, avec huit cents cavaliers seulement, ils mirent en fuite cinq milles