Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/123

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pas besoin d’un grand nombre de troupes ; qu’il devait plutôt étonner ses ennemis par sa hardiesse et sa célérité, et qu’ils les effrayerait plus facilement en tombant sur, eux lorsqu’ils s’y attendraient le moins, qu’il ne les forcerait en venant avec de grands préparatifs. Il ordonna donc à ses capitaines et ses chefs de bande de ne prendre que leurs épées, sans aucune autre arme ; de s’emparer d’Ariminium, ville considérable de la Gaule, mais d’y causer le moins de tumulte et d’y verser le moins de sang qu’ils pourraient. Après avoir remis à Hortensius la conduite de son armée, il passa le jour en public à voir combattre des gladiateurs ; et un peu avant la nuit il prit un bain, entra ensuite dans la salle à manger, et resta quelque temps avec ceux qu’il avait invités à souper. Dès que la nuit fut venue, il se leva de table, engagea ses convives à faire bonne chère, et les pria de l’attendre, en les assurant qu’il reviendrait bientôt. Il avait prévenu quelques-uns de ses amis de le suivre, non pas tous ensemble, mais chacun par un chemin différent ; et, montant lui-même dans