campé sur les bords de la mer, dont les ennemis étaient les maîtres, et où il était lui-même bien plus assiégé par la disette, qu’il n’assiégeait Pompée par les armes.
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Déchiré par ces réflexions, tourmenté du défaut de vivres, et de la situation fâcheuse dans laquelle il se trouvait, il leva son camp, résolu d’aller, dans la Macédoine, combattre Scipion ; il espérait ou attirer Pompée sur ses pas, et l’obliger de combattre dans un pays qui ne lui donnerait pas la facilité de tirer ses provisions par mer, ou opprimer aisément Scipion, si Pompée l’abandonnait. La retraite de César enfla le courage des soldats de Pompée, et surtout des officiers, qui voulaient qu’on le poursuivît sur-le-champ, comme un ennemi déjà vaincu et mis en fuite. Mais Pompée n’était pas assez imprudent pour mettre de si grands intérêts au hasard d’une bataille : abondamment pourvu de tout ce qui lui était nécessaire pour attendre le bénéfice du temps, il croyait plus sage de tirer la guerre en longueur, et de laisser se flétrir le peu de vigueur qui restait encore aux soldats de César. Les plus aguerris d’entre eux avaient beaucoup d’expérience et d’audace dans les combats ; mais quand il fallait faire des marches et des campements, assiéger des places fortes et passer les nuits sous