Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/143

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était à son aile droite ; Domitius commandait la gauche, et Scipion, son beau-frère, occupait le centre. Toute sa cavalerie s’était portée à l’aile gauche, dans le dessein d’envelopper la droite des ennemis, et de commencer leur entière déroute à l’endroit même où se trouvait le général ; elle ne doutait pas que le bataillon le plus profond de cette aile ne cédât à ses efforts ; que le premier choc d’une cavalerie, si nombreuse ne la mît en désordre, et ne la rompît entièrement. Les deux généraux allaient faire sonner la charge, lorsque Pompée ordonna à son infanterie de rester immobile et bien serrée, pour attendre le choc de l’ennemi, et ne s’ébranler que lorsqu’il serait à la portée du trait. César dit qu’en cela il fit une grande faute ; qu’il ignorait sans doute qu’au commencement de l’action l’impétuosité de la course rend le choc bien plus terrible, qu’elle donne plus de roideur aux coups, et qu’elle enflamme le courage, qui est comme allumé par le mouvement d’une si grande multitude.

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César ébranlait déjà ses bataillons pour aller à la charge, lorsqu’il vit un de ses premiers capitaines, homme d’une grande expérience dans la guerre, et d’une fidélité à toute épreuve, qui animait ses soldats à combattre en gens de cour. César lui adressant la parole : « Eh bien ! Crassinius,