Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/164

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l’isthme de Corinthe ; il avait même chargé Aniénus de cette entreprise, et de celle de creuser un canal profond qui commencerait à Rome même, et irait jusqu’à Circéum, pour conduire le Tibre dans la mer Terracine, et ouvrir au commerce une route plus commode et plus sûre jusqu’à Rome. Il voulait aussi dessécher les marais Pontins, dans le voisinage de Sétium, et changer les terres qu’ils inondaient en des campagnes fertiles, qui fourniraient du blé à des milliers de cultivateurs. Il avait enfin le projet d’opposer des barrières à la mer la plus voisine de Rome, en élevant sur les bords de fortes digues, et après avoir nettoyé la rade d’Ostie, que des rochers couverts par les eaux rendaient périlleuse pour les navigateurs, d’y construire des ports et des arsenaux, qui pussent contenir le grand nombre de vaisseaux qui s’y rendaient de toutes parts : mais ces grands ouvrages restèrent en projets.

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Il fut plus heureux dans la réforme du calendrier : il imagina une correction ingénieuse de l’inégalité qui jetait dans le calcul des temps beaucoup de confusion ; et cette réforme, heureusement terminée, fut depuis d’un usage aussi commode qu’agréable. Les Romains, dans les premiers temps de leur monarchie, n’avaient pas même des périodes fixes