Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/91

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en mariage sa fille Julia, déjà fiancée à Servilius Cépion, auquel il promit la fille de Pompée, qui elle-même n’était pas libre, ayant été déjà promise à Faustus, fils de Sylla. Peu de temps après, il épousa Calpurnie, fille de Pison, et fit désigner celui-ci consul pour l’année suivante. Caton ne cessait de se récrier, et de protester en plein sénat contre l’impudence avec laquelle on prostituait ainsi l’empire par des mariages ; et, en trafiquant des femmes, on se donnait mutuellement les gouvernements des provinces, les commandements des armées et les premières charges de la république. Bibulus, le collègue de César, voyant l’inutilité des oppositions qu’il faisait à ces lois, ayant même souvent couru le risque, ainsi que Caton, d’être tué sur la place publique, passa le reste de son consulat renfermé dans sa maison. Pompée, aussitôt après son mariage, ayant rempli la place d’hommes armés, fit confirmer ces lois par le peuple, et décerner à César, pour cinq ans, le gouvernement des deux Gaules cisalpine et transalpine, auquel on ajoutait l’Illyrie, avec quatre légions.

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Caton ayant voulu s’opposer à ces décrets, César le fit arrêter et conduire en prison, dans la pensée que Caton appellerait de cet ordre aux Tribuns ; mais il s’y laissa mener sans