Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 13.djvu/16

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encore, malgré les changements que la langue latine a éprouvés, mais le grand nombre de poètes excellents qui sont venus après lui ont entièrement éclipsé sa gloire poétique.

III. Après avoir terminé ses premières études, il prit les leçons de Philon, philosophe de l'Académie, celui de tous les disciples de Clitomachus qui avait excité le plus l'admiration des Romains par la beauté de son éloquence, et mérité leur affection par l'honnêteté de ses mours. Cicéron étudiait en même temps la jurisprudence sous Mucius Scévola, l'un des plus grands jurisconsultes, et le premier entre les sénateurs ; il puisa, dans ses leçons, une connaissance profonde des lois romaines. Il servit quelque temps sous Sylla dans la guerre des Marses ; mais voyant la république agitée par des guerres civiles, et tombée, par ces divisions, sous une monarchie absolue, il se livra à la méditation et à l'étude ; il fréquenta les Grecs les plus instruits, et s'appliqua aux mathématiques, jusqu'à ce qu'enfin Sylla, s'étant emparé du pouvoir suprême, eût donné au gouvernement une sorte de stabilité. Vers ce même temps, Chrysogonus, affranchi de Sylla, ayant acheté, pour la somme de deux mille drachmes, les biens d'un homme que le dictateur avait fait mourir, comme proscrit, Roscius, fils