Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 13.djvu/56

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XXVI. Crassus, au moment de son départ pour la Syrie, sentit qu'il lui serait plus utile de se réconcilier avec Cicéron, que de l'avoir pour ennemi ; il lui fit donc beaucoup de prévenances, et lui dit qu'il irait souper chez lui. Cicéron le reçut avec plaisir. Quelques jours après, ses amis lui dirent que Vatinius, avec qui il était brouillé, désirait fort de se remettre bien avec lui. « Vatinius, dit Cicéron, ne veut-il pas aussi souper avec moi ? » C'est ainsi qu'il en agissait envers Crassus.

Vatinius avait au cou des écrouelles. Un jour qu'il avait plaidé dans le barreau : « Voilà, dit Cicéron, un orateur bien enflé. » On vint lui dire, quelque temps après, que Vatinius était mort ; mais ensuite ayant su que la nouvelle était fausse : « Maudit soit celui qui a menti si mal à propos ! » César avait ordonné qu'on distribuât aux soldats les terres de la Campanie, et cette loi mécontentait plusieurs sénateurs ; Lucius Gellius, le plus âgé d'entre eux, ayant dit que ce partage n'aurait pas lieu tant qu'il serait en vie : « Attendons, dit Cicéron ; car Gellius ne demande pas un long terme. » Un certain Octavius,