Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 13.djvu/76

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triomphe ; mais il dit qu'il suivrait plus volontiers le char de triomphe de César, quand on aurait fait la paix avec lui. Il ne cessait en particulier de conseiller cette paix ; il écrivait fréquemment à César ; il faisait à Pompée les plus vives instances, ne négligeant rien pour les adoucir et les réconcilier ensemble mais le mal était irrémédiable ; et lorsque César vint à Rome, Pompée, au lieu de l'attendre, abandonna la ville, suivi d'un très grand nombre de principaux d'entre les Romains. Cicéron, ne l'ayant pas accompagné dans cette fuite, donna lieu de croire qu'il allait se joindre à César. Il est certain qu'il flotta longtemps entre les deux partis, et qu'il fut violemment agité, à en juger par ce qu'il écrit lui-même dans ses lettres. « De quel côté, dit-il, dois-je me tourner ? Pompée a le motif le plus honnête de faire la guerre ; César met plus de suite dans ses affaires, et a plus de moyens de se sauver lui et ses amis : je sais bien que je dois fuir, mais je ne vois pas vers qui je puis me réfugier. »

Trébatius, un des amis de César, ayant écrit à Cicéron que César pensait qu'il devait se joindre à lui et partager ses espérances, ou que si l'âge l'obligeait de renoncer aux affaires, il lui conseillait de se retirer en Grèce, et d'y