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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 13.djvu/84

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persuader par ses parents et ses amis de l'épouser malgré la disproportion de l'âge, afin de trouver dans la fortune de cette femme de quoi se libérer envers ses créanciers. Antoine, dans sa réponse aux Philippiques, parle de ce mariage, et reproche à Cicéron d'avoir répudié une femme, auprès de laquelle il avait vieilli : c'était le railler finement sur la vie sédentaire qu'il avait menée, sans avoir fait, dans sa jeunesse, aucun service militaire.

Peu de temps après soi mariage, il perdit sa fille Tullia, qui mourut en couche dans la maison de Lentulus, qu'elle avait épousé après la mort de Pison, son premier mari. Tous les philosophes qui se trouvaient alors à Rome se rendirent en foule chez Cicéron, pour le consoler ; mais il fut si amèrement affecté de cette perte qu'il répudia sa nouvelle femme, parce qu'il crut qu'elle s'était réjouie de la mort de Tullia.

XLII. Voilà pour ses affaires domestiques. Il n'eut aucune part à la conjuration qui fit périr César, quoiqu'il fût intimement lié avec Brutus, et que, mécontent de l'état présent des affaires, il désirât, autant que personne, l'ancien ordre de choses. Mais les conjurés craignirent son caractère timide, et l'âge avancé, qui ôte l'audace et la fermeté aux âmes même les plus vigoureuses. Brutus et Cassius ayant