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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 15.djvu/213

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il n'y en eut, dit-on, que cent cinquante qui ne se refusèrent pas à leur conservation. Ce fut ainsi que les Lyciens, après avoir achevé, dans un long espace d'années, la révolution que le destin avait marquée pour leur ruine, renouvelèrent, par leur audace, la catastrophe de leurs ancêtres, qui, dans les guerres des Perses, brûlèrent eux-mêmes leur ville et s'ensevelirent sous ses ruines.

32. Brutus, voyant la ville de Patare se préparer à une défense vigoureuse, et craignant un pareil désespoir, balançait à en entreprendre le siège. Il avait fait quelques femmes prisonnières, qu'il renvoya sans rançon ; et comme leurs maris et leurs pères étaient des premiers de la ville, elles leur vantèrent tellement la modération et la justice de Brutus, qu'elles les décidèrent à lui remettre leur ville. Dès lors toutes les autres villes se soumirent, et s'étant livrées à sa discrétion, elles en furent traitées avec plus de douceur et de clémence qu'elles ne l'avaient espéré. Tandis que Cassius, qui dans le même temps s'était emparé de Rhodes, avait obligé les habitants