Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

grande abondance. Les Gaulois en chassèrent les Toscans, et s’y établirent ; mais cette invasion avait eu lieu longtemps avant l’exil de Camille.

[17] XVIII. À cette dernière époque, les Gaulois assiégeaient Clusium, ville d’Étrurie, dont les habitants implorèrent le secours des Romains, et les prièrent d’envoyer à ces Barbares des ambassadeurs et des lettres. Les Romains nommèrent pour députés trois frères de la famille des Fabius, personnages distingués, et qui avaient joui dans Rome des plus grands honneurs. Les Gaulois, par égard pour le nom de Rome, les reçurent honnêtement ; et ayant suspendu l’attaque de la ville, ils en vinrent à une conférence. Les ambassadeurs leur demandèrent quel tort ils avaient reçu des Clusiens pour être venus assiéger leur ville. À cette demande, Brennus, roi des Gaulois, se mettant à rire : « Le tort que nous ont fait les Clusiens, répondit-il, c’est qu’ils veulent posséder beaucoup plus de terres qu’ils n’en peuvent cultiver, et qu’ils refusent de les partager avec nous qui sommes étrangers, pauvres et nombreux. C’est, Romains, le même tort que vous avaient fait anciennement les Albains, les Fidénates, les habitants d’Ardée ; c’est celui que vous ont fait depuis peu les Véiens, les Capenates, la plupart des Falisques