Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/113

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frappa de son bâton sur la tête, et le blessa ; le Barbare tire son épée, et le tue. Alors les Gaulois se jettent sur les autres, et les massacrent tous : ayant ensuite fait main basse sur ce qui s’offrit à eux, ils passèrent plusieurs jours à piller, à saccager la ville, et finirent par y mettre le feu et par la détruire. Irrités contre ceux qui étaient dans le Capitole, et qui, loin de se rendre aux sommations qui leur étaient faites, défendaient avec vigueur leurs retranchements, et avaient même blessé plusieurs des ennemis, ils ruinèrent la ville, et égorgèrent tout ce qui tomba sous leurs mains, sans distinction d’âge ni de sexe.

[23] XXIX. Le siége du Capitole traînant en longueur, les Gaulois, qui commençaient à manquer de vivres, partagèrent leur armée : les uns restèrent pour continuer le blocus du Capitole ; les autres se répandirent dans le pays pour fourrager et piller les bourgs des environs. Ils n’allaient pas tous ensemble ; mais, divisés par compagnies et par bandes, pleins de confiance en leurs victoires, ils marchaient sans ordre et dans une entière sécurité. La troupe la plus nombreuse et la mieux disciplinée se porta du côté de la ville d’Ardée, où Camille, depuis son exil, vivait en simple particulier, sans se mêler d’aucune affaire. Mais alors ayant conçu quelque espérance, et roulant dans son esprit