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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/133

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d’abord en foule et avec confusion de la ville, prononcent à haute voix plusieurs noms romains des plus ordinaires, tels que Caïus, Marcus, Lucius, et d’autres semblables. Ils imitent par là cette sortie précipitée que firent alors les soldats en s’appelant ainsi les uns les autres. Ensuite, des esclaves très parées se promènent dans la ville en folâtrant, en lançant des brocards sur tous ceux qu’elles rencontrent. Elles livrent entre elles une sorte de combat, pour marquer la part qu’elles eurent à celui de leurs maîtres contre les Latins. Enfin on les fait asseoir sous des branchages de figuier, et on leur donne un grand repas. Ce jour s’appelle les nones caprotines ; nom qui vient, à ce qu’on croit, de celui du figuier sauvage d’où l’esclave Philotis éleva le flambeau allumé qui servit de signal aux Romains, car en leur langue le figuier sauvage se dit « caprificus ». D’autres prétendent que ce qui se fait et se dit à cette fête est relatif à la disparition de Romulus, qui eut lieu ce jour-là, lorsque, ee prince étant hors de la ville, il s’éleva tout à coup un violent orage, accompagné d’une obscurité profonde. Il y en a qui disent que ce fut pendant une éclipse de soleil ; et que ce jour a été appelé les nones caprotines, du mot « capra », nom latin de la chèvre, parce que Romulus disparut pendant qu’il tenait une assemblée