Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/378

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su que les habitants avaient ramassé et envoyé chez les Bithyniens, leurs alliés, tous les fruits de leurs terres, il va avec un détachement vers leurs frontières, envoie un héraut porter ses plaintes aux Bithyniens, qui, redoutant sa vengeance, lui rendent tout ce qu’ils avaient et font alliance avec lui.

XXXVIII. Après cette expédition, il revint devant Chalcédoine, et l’enferma d’une muraille depuis une mer jusqu’à l’autre. Pharnabaze s’approcha pour faire lever le siège ; et Hippocrate, qui commandait la garnison, fit de son côté, avec toutes ses troupes, une sortie contre les Athéniens. Alcibiade, ayant disposé les siennes de manière à faire tête en même temps aux deux armées, obligea bientôt Pharnabaze à prendre honteusement la fuite et tua Hippocrate avec un grand nombre des siens. Il s’embarqua ensuite, et alla dans 1’Hellespont pour y lever des contributions. Il prit la ville de Selybrie, où il s’exposa mal à propos au plus grand danger. Des habitants qui devaient lui livrer la ville étaient convenus, pour signal, d’élever à minuit un flambeau allumé : mais, craignant d’être découverts, parce qu’un de leurs complices avait tout à coup changé, ils furent obligés de prévenir l’heure donnée, et levèrent le flambeau avant que l’armée fût