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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/379

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prête. Alcibiade, prenant avec lui environ trente hommes et ordonnant aux autres de le suivre le plus promptement possible, court de toutes ses forces vers la ville. La porte s’ouvre ; et vingt soldats, armés à la légère, s’étant joints aux trente qu’il avait, il s’avance à grands pas ; mais bientôt il entend les Selybriens qui viennent armés à sa rencontre. Voyant, d’un côté, qu’en les attendant il n’avait aucun moyen d’échapper ; ne pouvant, d’un autre côté, se résoudre à fuir après avoir été jusqu’alors invincible dans tous les combats où il avait commandé, il s’opiniâtra plus qu’il ne devait ; et, ordonnant aux trompettes de sonner le silence, il fait crier à haute voix, par un de ceux qui étaient auprès de lui : « Que les

Selybriens ne prennent pas les armes contre les Athéniens ! » Cette proclamation refroidit l’ardeur des uns pour le combat, parce qu’ils crurent que toute l’armée des ennemis était dans la ville ; et les autres en espérèrent un accommodement plus favorable. Pendant qu’on s’abouche de part et d’autre, l’armée arrive. Alcibiade, conjecturant avec raison que les Selybriens étaient entièrement disposés à la paix, craignit que la ville ne fût pillée par les Thraces, qui étaient nombreux, et qui, par attachement pour lui, le servaient avec le plus grand zèle. Il