mais Byzance, que les Athéniens avaient tellement investie que rien n’y pouvait entrer, et où les troupes du Péloponèse et de la Béotie consommaient le peu de vivres qui y restaient, encore, tandis que les Byzantins mouraient de faim avec leurs femmes et leurs enfants ; il avait moins livré la ville qu’il ne l’avait délivrée des malheurs de la guerre ; suivant en cela les maximes des hommes les plus recommandables de Lacédémone, qui ne trouvaient qu’une seule chose belle et juste, c’était de faire du bien à sa patrie. Les Lacédémoniens applaudirent à cette justification, et le renvoyèrent absous avec ses coaccusés.
XL. Alcibiade, qui désirait vivement de revoir sa patrie, ou plutôt de se faire voir à ses concitoyens après avoir tant de fois vaincu les ennemis, fit voile vers Athènes. Tous ses vaisseaux étaient garnis d’une grande quantité de boucliers et de dépouilles ; ils traînaient à leur suite plusieurs galères ennemies, et portaient les enseignes d’un plus grand nombre d’autres qui avaient été détruites ; les unes et les autres ne montaient pas à moins de deux cents. Duris de Samos, qui se disait descendant d’Alcibiade, ajoute que Chrysogonus, le vainqueur aux jeux olympiques, dirigeait au son de la flûte les mouvements des rameurs ; que Callipide, acteur tragique,