Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/381

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étant entrés dans le port, et en ayant forcé les gardes en jetant de grands cris et en faisant un tumulte affreux, cette attaque imprévue étonna les Byzantins, en même temps qu’elle donna aux partisans des Athéniens la facilité de livrer la ville à Alcibiade, parce que tout le monde s’était porté vers le port pour s’opposer à la flotte. L’affaire cependant ne se termina point sans combat ; car les troupes du Péloponèse, de la Béotie et de Mégare, qui étaient dans Byzance, mirent en fuite ceux qui avaient débarqué, et les obligèrent de remonter sur leurs vaisseaux ; après quoi, se retournant contre les Athéniens qu’ils savaient être entrés dans la ville, ils leur livrèrent un rude combat, dans lequel Alcibiade, qui commandait l’aile droite, et Théramène, qui était à l’aile gauche, remportèrent la victoire : ceux qui échappèrent au carnage, au nombre de trois cents, furent faits prisonniers. Après le combat, il n’y eut pas un seul Byzantin de tué ou de banni ; car on n’avait livré la ville qu’à la condition qu’on n’ôterait rien aux habitants, et que tous leurs biens leur seraient conservés. Aussi Anaxilaüs, accusé à Lacédémone d’avoir pris part à cette trahison, ne chercha pas à s’en justifier par une honteuse apologie. Il dit qu’étant Byzantin et non Spartiate, voyant en danger, non Lacédémone