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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/82

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accourus du camp, le conduit à la tente du général. Forcé de céder à la nécessité, sachant d’ailleurs que l’homme ne peut éviter sa destinée, le Véien fait connaître les oracles secrets qui intéressent sa patrie : il dit qu’elle ne tombera au pouvoir des Romains que lorsque ceux-ci, changeant la direction que le débordement du lac d’Albe a fait prendre à ses eaux, seront parvenus à les faire rentrer dans leur lit, ou à leur donner un cours qui les empêche de se rendre à la mer. V. Informé de cette prédiction, le sénat crut, après en avoir délibéré, qu’il serait sage de consulter l’oracle d’Apollon à Delphes. On nomma pour cette députation trois des principaux et des plus illustres personnages de Rome, Cossus Licinius, Valérius Potitus, et Fabius Ambustus. Leur navigation fut heureuse ; et, outre la réponse du dieu sur l’objet de leur mission, ils rapportèrent d’autres oracles qui les avertissaient que dans la célébration des fêtes latines on avait négligé des cérémonies consacrées par l’usage. Il leur était ordonné aussi de faire tous leurs efforts pour ramener les eaux du lac d’Albe de la mer dans leur ancien lit, ou, si cela leur était impossible, de creuser des canaux, de faire des tranchées pour les détourner et les dissiper dans les campagnes. Les prêtres, d’après ces oracles, réparèrent ce qu’on