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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/83

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avait omis dans les sacrifices ; et le peuple, s’étant mis à l’ouvrage, détourna les eaux du lac.

[5] La dixième année de la guerre de Véies, le sénat, ayant déposé tous les autres magistrats, nomma dictateur Camille, qui choisit pour général de la cavalerie Cornélius Scipion. Dès qu’il fut entré en charge, il s’engagea par un vœu solennel, s’il terminait heureusement la guerre, à faire célébrer les grands jeux, et à dédier le temple de la déesse que les Romains appellent Matuta, et qui, si l’on en juge par les cérémonies de ses sacrifices, paraît être la même que Leucothoé. Ils font entrer dans son temple une de leurs esclaves, lui donnent des soufflets, et la chassent ensuite. Ils portent dans leurs bras, non leurs propres enfants, mais ceux de leurs frères ; ce qu’on observe dans le sacrifice a le plus grand rapport avec ce que firent les nourrices de Bacchus, et avec les malheurs que Junon fit éprouver à Ino, à cause de Sémélé, sa rivale. VI. Camille n’eut pas plutôt prononcé ce double vœu, qu’il marcha contre les Falisques et les Capenates leurs alliés ; il les défit en bataille rangée, et se rendit, sans différer, au camp de Véies, pour presser le siége de cette ville. Mais voyant qu’il serait aussi difficile que périlleux de la prendre d’assaut, et ayant reconnu que le terrain des environs pouvait