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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 5.djvu/317

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CATON.

que pour la gloire, n’ont pas plus tôt obtenu les premières charges de l’état, le consulat et les triomphes, que, renonçant aux affaires, ils passent le reste de leurs jours dans l’oisiveté et dans les délices. Lui, au contraire, il ne se relâcha en rien de sa première exactitude, et n’abandonna jamais l’exercice de la vertu. Ceux qui ne viennent que d’entrer dans l’administration politique sont altérés d’honneurs et de gloire : Caton, de même, comme s’il eût recommencé une nouvelle carrière, fit de plus grands efforts pour s’y avancer ; il se montra toujours prêt à servir ses amis et tous les autres citoyens, soit pour les défendre en jugement, soit pour les accompagner dans leurs expéditions. Ainsi il suivit, en qualité de lieutenant, le consul Tibérius Sempronius, qui allait faire la guerre en Thrace et sur le Danube ; il accompagna ensuite, comme tribun des soldats, le consul Manius Acilius, qui allait en Grèce contre Antiochus-le-Grand, l’ennemi le plus redoutable des Romains, après Annibal. Ce prince avait conquis toutes les possessions de Séleucus Nicanor en Asie, et réduit sous son obéissance plusieurs nations barbares et belliqueuses. Enflé de tant de succès, il déclara la guerre aux Romains, comme aux seuls ennemis qui fussent désormais dignes de lui. Il donnait